Durant plusieurs secondes, la ball refermait le Porygon et Mizore crut qu’elle l’avait capturé. Au moment même où elle fit un pas en avant pour aller rechercher ce petit trésor, celle-ci se rouvrit en un filament de couleur rouge et le Porygon était toujours là, aussi sauvage qu’avant. La bouche de la jeune fille formit un ‘O’ et ses yeux furent écarquillés ; elle avait raté cette tentative. Choquée par cet instant, elle ne sut que faire ni que dire puisqu’elle s’était moins attendue à l’échec qu’à la réussite. Le dégoût gagna l’esprit et le cœur de la belle qui tomba au sol, à genoux, totalement outrée. Comment cela se faisait-il ? Après tout, elle l’avait assez affaibli non ? Plus de la moitié de ses vies avait été retirée et elle ne comprenait pas du tout. Bon, elle n’y pouvait rien si ce pokémon désirait la liberté et elle tourna les talons en croyant qu’il resterait à sa place le temps de se régénérer et de s’enfuir. Toutefois, ce fut l’énorme erreur de la vie de la demoiselle de baisser les gardes puisque le pokémon bizarre venait d’attaquer Draby avec une Rafale Psy si étourdissante et puissante qu’elle mit le Dragon en mauvaise posture. Inquiète, Adachi interpella son Starter mais celui-ci ne semblait pas répondre et cela la chamboula de plus en plus. S’approchant de son pokémon, elle le prit dans ses bras et constata avec horreur qu’il avait été mit K.O par sa faute. Totalement désolée d’avoir mal joué ce tour-là, elle lui promit de ne plus jamais quitter un pokémon suspect sans l’avoir mit K.O lui aussi. Elle sortit la pokéball de la créature bleue et le fit rentrer à l’intérieur pour qu’il soit confortable à l’intérieur. Fixant maintenant du regard le Porygon, elle était prête à l’attaquer avec son Cornebre mais celui-ci savait que quelque chose troublait le cœur de la violette. Les iris rouge du corbeau ne rassuraient pas du tout notre héroïne qui se demandait ce qui venait de lui arriver. Bien qu’elle lui donna des ordres précis, celui-ci ne bougea pas. Il restait immobile en regardant sa maîtresse comme si qu’il tentait de lire dans ses esprits et dans son cœur.

Mais c’était impossible de sa part.. il ne possédait pas le pouvoir de lire au fond des gens. Non, peu probable, pensa Mizore. Toutefois, connaissait-elle le pouvoir de l’amitié ? Seul cela pouvait permettre de comprendre les amis. Cornebre savait bien qu’au fond d’elle, sa maîtresse ne voulait pas laisser partir ce Porygon et qu’elle tenait vraiment à posséder ce Pokémon étrange. Néanmoins, elle craignait vraiment qu’il n’appréciât pas sa nouvelle famille. Alors, que faire ? Lentement, la belle oublia la créature technologique et dévisagea Teneby. Le regard du volatile lui permit de trouver la réponse à la question ; si elle voulait se faire apprécier par cet inconnu, alors il fallait tout faire pour gagner sa confiance. Ne jamais abandonner quand il nous reste encore un petit espoir. Et puis, si sa première ball avait raté cela ne voulait pas dire que les balles suivantes ne feraient aucun effet sur la capture. Oui, maintenant elle savait que faire. Draby avait été mit K.O et pour le venger, en quelques sortes, elle capturerait cette bestiole en faisant en sorte bien sur, qu’il ne soit pas malheureux du tout. Elle ignorait s’il existait une ball qui rendait les pokémon plus amicaux mais elle aurait vraiment aimé en posséder. Ainsi, elle n’aurait aucune discipline à faire en cas de problèmes. C’était égoïste de sa part de vouloir priver la liberté naturelle à ce Porygon mais après tout, c’était le but des gens de ce monde non ? De capturer pour lier des liens affectueux avec ces créatures. Et dans tous les cas, elle avait déjà privé la liberté à ses deux bons amis. Jamais deux sans trois. C’était une citation bien connue et qui était vraie. Chassant son inquiétude et son dégoût de son esprit, nous la retrouvions encore plus déterminée qu’avant. Que dirait ses parents s’ils voyaient que leur fille avait perdu espoir et qu’elle s’était montrée beaucoup trop gentille avec ce pokémon sauvage ? S’ils étaient là, il lui diront que parfois, l’égoïsme ne mène pas à quelque chose de malsain mais à quelque chose de bon. En effet, il fallait parfois en faire preuve tout comme un peu de lâcheté ne fait pas mal dans le monde. Le courage est si dur à trouver et généralement, on le trouve aux fins fonds du cœur.

« - Je ne lacherais pas l’affaire, je veux Porygon. LuxeBall, Goooo ! »

Elle lança sa deuxième Luxeball vers la cible et cette fois-ci, elle ne croisait pas les doigts. Quelle bêtise d’avoir crue que cela fonctionnait puisque les captures se révélaient souvent être un coup de chance ou pas. Cela n’avait rien a voir avec un miracle divin et d’ailleurs, elle ne croyait pas du tout en un quelconque Dieu qui surveillait la population. Mizore, qui s’était longtemps fiée à la science, ne pouvait pas croire qu’il existait des personnes surhumaines. A la limite, les gens pouvaient sans doute prier pour des Pokémon légendaires tant que cela ne devenait pas absurde. Les yeux de la belle ne quittait pas une seule seconde la boule orangée et grise qui restait pour le moment immobile. Tiendra t-elle encore quelques secondes ?

Cinq secondes…quatre…trois…deux…Un ! Aucun mouvement brusque de la part de la Luxeball et cela signifiait que le Porygon venait d’être attrapée. Etait-ce vraiment ce qu’il venait de se produire ? Apparemment oui et Cornebre poussa un cri monstrueux pour fêter ceci. Il savait que la cible avait été capturée et c’est avec un grand sourire que Mizore s’approcha de la boule pour la prendre dans ses mains. Celle-ci était plus lourde et plus chaude ; un petit trésor se tenait à l’intérieur.

« - L’équipe s’agrandit, on dirait bien. Je pense que nous avons suffisamment traîné ici. Il est temps de regagner le monde urbain et ses sympathiques habitants. En route. ».

Seul Cornebre la regardait pendant qu’elle parlait mais il était possible que le son passe à travers les parois des deux Luxballs occupées. Après avoir reprit son sac à dos bleu, elle demanda à son oiseau s’il souhaitait rentrer lui aussi dans sa coquille mais la chaude température qui se dégageait des lumineux rayons du soleil semblait l’apaiser donc il refusa. Pendant qu’elle rangeait la balle de Porygon, la belle ressortit celle de Draby et lui murmura qu’elle regrettait d’avoir tourné le dos à l’ennemi et que cela ne se reproduirait plus. Certes, il fallait aider les créatures habitants ces lieux mais il ne fallait pas leur donner l’occasion de nous faire du mal. C’est ce que la jolie violette venait d’apprendre et elle était plutôt fière d’avoir comprit cette chose suite à une grave erreur commise, il y a quelques minutes. Alors qu’elle marchait, elle ne se rendait pas compte qu’il était l’heure pour le soleil de bientôt se coucher. Maintenant, il était sûrement près de dix huit heures et le voile magique de la nuit ne tarderait pas à absorber toute la lumière rayonnant sur ce monde. Le stress de toute à l’heure avait totalement disparu et notre héroïne eut une envie de rire, de respirer infiniment l’air pur qui circulait. Fermant les yeux et levant la tête vers la voûte celestre, elle ressentait la joie et la passion d’une âme aventurière. Dix minutes plus tard, l’église de la ville prochaine était visible et Cornebre poussa un autre croissement comme pour prévenir le monde que la Team Adachi arrivait à grands pas. Au passage, la jeune fille cueillait quelques fruits bien mûrs pour remplacer les immangeables qu’elle avait jeté plus tôt dans la journée. Puis, elle se souvient que sa langue n’avait pas léché une de ses spécialités depuis une éternité. Fourrant ses doigts dans une mini poche de son sac, elle sortit un paquet de sucettes bien colorées et succulentes pour en sortir une de couleur rouge. Le goût était sûrement celui de la fraise ou bien de la cerise. Mais dans tous les cas, elle préférerait manger quelque chose ayant le goût délicieux de la fraise. Heureusement, ce fut le cas et cela la motiva à accélérer le pas afin de quitter les beaux extérieurs de Bourg Rico. Chaque pas fait était presque un mètre de plus de distance jusqu’à la maison de ses parents. Comme une grande ayant des ailes, elle s’était envolée tel un hirondelle afin de faire sa vie, et suivre la voie qu’elle voulait franchir. Quinze minutes plus tard, le ciel s’était assombrit et on apercevait seulement les lueurs roses et orangées laissées par cet envoûtant soleil. Cornebre désira enfin rentrer dans sa pokéball puisqu’il semblait que quelque chose n’allait pas tarder à arriver. En effet, une goutte d’eau tomba sur l’épaule nue de Mizore et cela signifia qu’une pluie ne tarderait pas à tomber sur tout ce qu’elle touche pour rendre le décor beaucoup moins agréable et joyeux.